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La question éco : Peut-on se passer de produits chimiques dans le textile ?

Nous pourrions tout simplement vous répondre NON et clore ici ce post. Mais disséquons ensemble pourquoi notre réponse est catégorique : il est techniquement quasi-impossible de produire à échelle industrielle sans intrant chimique.

L’action chimique permet de transformer l’état d’une matière, lui conférer des qualités particulières. Prétraitement, teinture, ennoblissement… ces opérations de transformation nécessitent des traitements chimiques. Cependant les milliers d’ingrédients chimiques employés dans l’industrie ont des caractéristiques différentes, et c’est là où l’on modulera. En somme, il y a chimie …et chimie !

Distinguer les différentes substances

Les substances de synthèse

Initialement, les molécules de synthèses ont été créées pour se substituer aux ressources naturelles, soumises à des fluctuations d’approvisionnement liés aux aléas climatiques. Elles reposent principalement sur la pétrochimie, où la transformation et l’utilisation des ressources fossiles cristallisent l’inquiétude, à cause de la pollution engendrée. Ce sont néanmoins celles qui sont majoritairement utilisées.

Les substances naturelles 

Ici, les ressources renouvelables deviennent des actifs permettant de mettre la transformation en œuvre. Attention au raccourci ici aussi, car la naturalité n’est pas une garantie d’innocuité. Dans tous les cas le traitement des eaux usées est fondamental.


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Prévenir les risques

Les substances à risques

Les réticences sur la chimie sont justement liées à ces substances décriées pour la dangerosité qu’elles présentent, autant pour les employés manipulant ces ingrédients que pour les consommateurs.

Les intrants sujets à caution sont à monitorer avec précision au sortir des chaînes de production, et de multiples leviers peuvent permettre d’anticiper une écotoxicité.

La réglementation européenne Reach est un premier pas pour encadrer la chimie textile. Ensuite Bluesign, ZDHC ou Eco Passport by Oekotex peuvent attester du respect de cahiers des charges stricts durant les procédés de transformation. Sur le produit fini, Standard 100 by Oeko-tex assurera l’innocuité.


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La chimie verte

Ces préceptes ont émergé dans les années 90 pour prévenir ou réduire la toxicité chimique. Au travers de 12 principes de chimie plus sobres et sécuritaires, l’impact des produits est analysé en temps réel pour détecter la présence d’agents chimiques réputés toxiques, même à l’état de trace. L’objectif est de permettre de sélectionner judicieusement les matières premières pour prévenir tout risque. L’emploi de ressources renouvelables, d’alternatives aux solvants et d’auxiliaires polluants font partie des piliers de l’approche.


Pour finir, même les matières biologiques rencontrent dans leur développement des substances chimiques. Cependant des certifications comme GOTS, obligent à répondre à des critères environnementaux stricts : les matières doivent être exempts de substances dangereuses, présenter une faible toxicité et une biodégradabilité élevée.

Contrôle des intrants, suivi, et traitement des émissions gazeuses et effluents sont des éléments clés pour une chimie à impact réduit !

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