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Savoir-Faire Cuir : Les finissages cuir éco-responsables

Pour parvenir à la dénomination de cuir, produit durable et imputrescible, la peau suit plusieurs étapes de transformation, fruits du savoir-faire des tanneurs et mégissiers. Après les étapes de conservation, tri, travail de rivière, la peau passe par une étape de finissage du cuir : le tannage qui la rend imputrescible.

Qu’est-ce que le finissage du cuir ?

Pour atteindre le stade de cuir fini, une série de traitements est appliquée à ces peaux tannées. Viennent ensuite la teinture, puis la nourriture qui, elle, garantit souplesse et douceur. Le corroyage consiste à sécher les peaux et les assouplir pour assurer une haute résistance à l’usage. A la fin de cette étape, on peut aussi modifier le grain naturel du cuir. Le foulonnage, par exemple, agira par rétraction des grains, et créera des aspects esthétiques plus ou moins marqués…

Le finissage constitue la dernière étape pour aboutir à un cuir fini. Celui-ci regroupe toutes les techniques d’ennoblissement chimiques, manuelles et mécaniques qui visent à donner au cuir son aspect final en lui conférant ses propriétés esthétiques, sensorielles et protectrices. Grainé, verni, embossé, perforé, stretch…la palette des finissages est vaste et s’élargit sans cesse grâce aux recettes et innovations concoctées par les tanneurs et mégissiers.

C’est sous l’angle des innovations à la fois esthétiques et éco-responsables mises au point par les exposants Cuir de Première Vision que nous allons décrypter cette étape cruciale dénommée finissage.

Les finissages mécaniques

Lissé, grainé, brillant ou laqué : ces nombreuses et non exhaustives textures de cuir sont le fruit d’opérations mécaniques. Des machines et des outils bien spécifiques sont utilisés par des opérateurs experts : pistolets, pneumatiques, roll coating, presses mais aussi couteaux ou pierres, s’enchainent pour aboutir au résultat final escompté.

A noter, les ateliers s’équipent aujourd’hui de machines moins énergivores et capables de fonctionner à l’électricité verte. Ces techniques présentent aussi l’avantage de ne pas nécessiter d’intrants chimiques nocifs. C’est notamment le cas de l’embossage et de la perforation sur lesquels nous allons nous pencher.

L’embossage

L’embossage est une technique de marquage à chaud qui fait apparaitre un décor en relief sur la peau grâce à une presse chaude passée sur le cuir. Parmi ces cuirs texturés, on peut citer les cuirs grains mécaniques comme le Saffiano ou encore les effets peaux exotiques façon croco ou lézard. L’embossage a l’avantage de proposer un large panel créatif, se déclinant jusqu’au dessin exclusif à l’initiative du tanneur ou du designer.

Autres techniques mécaniques : la gravure et scarification sur peaux. La sculpture est réalisée à l’aide de lames qui fendent le cuir pour apporter du relief et dessiner des motifs en 3D dans la matière. Il est par exemple possible d’imiter l’aspect très spécifique des écailles de python qui se décollent.

Le fendillage

Le fendillage permet d’obtenir divers motifs ciselés en 3D dans la matière, comme les effets façon lamelles de champignons. Réalisée grâce à une machine de marquage, la gravure sur peaux créent des effets de poinçonnage et de fraisage à partir de dessins originaux. Le champ des possibles s’avère donc infini. En s’inscrivant dans une démarche d’upcyling, ces techniques présentent également un intérêt éco-responsable non négligeable. En effet, ces types de finissages sont capables d’ennoblir des peaux détenant originellement des défauts et destinées à être jetées.

La perforation

Un cuir perforé se caractérise par une surface poinçonnée obtenue grâce à une série d’emporte-pièces de forme carrée, ronde ou triangulaire, espacés d’intervalles. Plus ou moins réguliers, ces intervalles sont définis en fonction d’un motif préalablement choisi : logos, motifs ornementaux, floraux ou géométriques.

Les décors se conçoivent selon les envies et sont déclinables à l’infini. Il est même possible de façonner une dentelle de cuir. Particulièrement employé dans le secteur automobile, le cuir perforé est usité aussi dans le domaine du vêtement et de la maroquinerie pour des raisons décoratives.

Les finitions du cuir

Les finitions se définissent par l’application de produits de finitions sur la surface des peaux. Celles-ci peuvent être protectrices, fantaisies ou se cumuler. Les options se révèlent très nombreuses et l’offre se diversifie continuellement.

Contrairement aux finissages mécaniques, les finitions se servent de substances chimiques pour atteindre leur objectif. Ainsi, la finition pigmentée en spray apportera une couleur uniforme et couvrante. Les innovations se concentrent de plus en plus sur l’enjeu éco-responsable et portent un intérêt particulier aux eco-finissages à impact chimique réduit.

Le code performances « éco-finissage à impact chimique réduit » développé par Première Vision se réfère aux traitements, teintures, impressions et finissages qui assurent une réduction de l’utilisation de produits chimiques et garantissent l’innocuité envers les hommes et l’environnement. A la clé, des finissages avec des solutions aqueuses qui limitent les COV, des enductions à base de bio-polymères ou encore des formules sans métaux lourds ni glutaraldéhyde.

Les efforts se concentrent aussi sur la maîtrise de la consommation de ces colles afin d’assurer une gestion plus raisonnée des déchets. Afin de mettre en valeur la naturalité de la peau, la translucidité est de rigueur dans les récentes collections. Les finitions waxy, réalisées à base de cire d’abeille, ou les finitions réalisées à la main comme le tamponnage, patinent ainsi les peaux de brillances discrètes et mouvantes.

Pour accéder à une démarche durable toujours plus globale, certains cuirs deviennent biodégradables lorsqu’ils sont recyclés dans les conditions adéquates.

Le transfert

La technique du transfert, ou du foil, appliquée à la surface de la peau permet de conserver ses propriétés. Le cuir est recouvert d’un film à l’aide du cylindre d’une machine. Les critères d’épaisseur de ce film sont extrêmement précis, de l’ordre du micromètre. Cette technique d’impression permet de décorer la peau à partir d’une image numérique.

Suivant la technique employée, les films confèrent au cuir des motifs, des reliefs, et des aspects extrêmement variés – imprimés, métallisés, nacrés, iridescents, craquelés – qui peuvent en outre se superposer sur le cuir pour offrir une combinaison de décors très créatifs.

Le contre-collage

La technique du cuir contre-collé permet de coller à chaud du cuir à un autre matériau pour lui octroyer des propriétés mécaniques, performantes ou esthétiques spécifiques. Les matières sont ainsi assemblées à base de colles aux formules le plus souvent aqueuses, concoctées par les tanneurs en fonction de la nature des matériaux. Ceux-ci sont déposés sur la machine et pressés par un cylindre à une température définie.

Un cuir réversible correspond à un cuir contre-collé avec un autre cuir. Les partis stylistiques peuvent ainsi jouer sur le contraste des couleurs, du mat et du brillant pour proposer des produits personnalisés. Ce cuir s’avère approprié à l’usage de la maroquinerie ou du vêtement.

Autre option : contre-coller un cuir et un textile. Un cuir associé à de l’organza ou une soierie projetteront un effet couture. Cette technique est la base du cuir stretch. Une peau d’agneau refendue extrêmement fine est collée à un textile élastique. Cette technique conserve les performances techniques et esthétiques du cuir et lui octroie un effet seconde peau hautement sensuel.

Pour une utilisation plus sport ou hybride, la combinaison d’un tissu technique performant, type néoprène, et du cuir transforme la main, et révèle des rendus ultra-personnalisés, en lien avec les demandes créatives actuelles.

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