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La question éco : Les teintures naturelles sont-elles la réponse aux problèmes de toxicité des couleurs ?

Elles sont aussi vieilles que le monde, cependant, au fil du temps et des avancées technologiques, leurs alternatives pétrochimiques se sont imposées sur le marché, réputées comme plus aisément contrôlables et stabilisées pour répondre à des critères de résistance au lavage, à la lumière ou aux frottements. La volonté de s’éloigner désormais des composés issus de ressources fossiles remet au gout du jour les méthodes ancestrales. Le végétal tient-il alors sa revanche ?

Des avancées indéniables

Au même titre que la synthèse pétrochimique n’a cessé de se perfectionner, les colorants et pigments naturels ont continué d’être le terrain de recherches. Avec le souhait de s’inscrire dans des démarches circulaires, tout produit est scruté pour être valorisé. Racines, écorces, algues ou pelures végétales peuvent être valorisées en actif colorant, et un déchet agro-alimentaire peut se révéler une précieuse ressource de teinture. De plus, certains possèdent également intrinsèquement d’autres fonctionnalités telles que des performances antibactériennes. 

Natural dyes vs toxic colorants

Autrefois fréquemment utilisés dans les procédés de teinture naturelle, les pré-traitements des étoffes avec mordants métalliques présentant une toxicité importante sont désormais écartés, au profit de bio-mordants comme l’aloé vera ou l’acide tannique, ou des technologies comme l’ultrason, qui peuvent également permettre de venir fixer la couleur au cœur de la fibre plus facilement. Certaines gammes de teintures naturelles arrivent ainsi à être développées avec des températures plus faibles, économisant au passage une quantité considérable d’énergie.

Les variations de température et de pH permettent d’ailleurs pour certaines, comme l’indigo, de se décliner dans des gammes de couleurs plus larges.


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Des limites à prendre en compte

Leur naturalité ne veut pas pour autant dire que toute matière naturellement teintée est exempte de risque toxique. Le végétal peut contenir lui aussi des molécules pouvant présenter un risque allergène, mutagène ou cancérogène. Leurs structures moléculaires et concentrations dans les produits doivent être analysées, et doivent tout autant passer au crible des réglementations comme Reach pour s’assurer de leur innocuité.

Autre sujet important, la possibilité de passer ces ressources naturelles à échelle industrielle. En valorisant des co-produits, la filière est vertueuse. Cependant, si leur développement nécessite des surfaces agricoles dédiées, elles viendront en compétition avec les ressources alimentaires, et feront face aux mêmes aléas climatiques, fragilisant potentiellement les approvisionnements.

Autre possibilité : ne pas teindre et bénéficier des coloris naturels de certaines variétés spécifiques de cotons, poussant naturellement dans des nuances rosées, orangées, brunes ou verdies.

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