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Dossier spécial – Les États-Unis

Dossier spécial – Les États Unis 🇺🇸

Le marché en direct


En janvier 2023, les exportations textiles mondiales ont augmenté de 4,05 %, pour représenter 1,895 milliard de dollars. Le secteur de l’habillement a connu une hausse notable de 14,97 %, générant 575,443 millions de dollars et prévoyant un potentiel de près de 400 milliards de dollars d’ici 2025. Les exportations de fils ont augmenté de 0,53 %, s’élevant à 340,260 millions de dollars, tandis que les exportations de tissus ont connu une hausse marquée de 4,06 %, atteignant 683,212 millions de dollars. Enfin, les revenus de l’industrie manufacturière ont augmenté de 1,7 % cette année, tandis que les dépenses en capital n’ont cessé de croître, avec une augmentation de 0,4 % des investissements dans le fil, le tissu, l’habillement et les produits cousus.


Selon le ministère de l’Économie des États-Unis, le pays est un « producteur d’envergure mondiale de matières brutes, de fils, de tissus, d’habillement et d’ameublement ». Et pour cause : si l’on regarde la valeur de ses exportations, l’industrie textile des États-Unis se place parmi les premiers marchés au monde. Alors que les importations de tissus et de vêtements ont chuté, les exportations ont connu une hausse tout au long de l’année 2023. Elles se sont maintenues entre 22 et 25 milliards de dollars par an au cours des dernières années, renforçant la troisième place du pays au classement mondial des exportateurs de produits textiles. Malgré les difficultés économiques qui ont découlé de la pandémie de COVID-19, l’industrie textile américaine reste donc prometteuse et continue d’offrir des perspectives intéressantes.

Les entreprises et les usines textiles adoptent des méthodes innovantes pour redynamiser leur main-d’œuvre, investissent dans des produits et des marchés de niche, adoptent des technologies de pointe et mettent l’accent sur la production locale. Les produits textiles fabriqués et transformés aux États-Unis, qui portent la mention « Made in the USA » ou « American Made », sont aujourd’hui très recherchés. Les créations artisanales affichant ces labels s’inscrivent, elles aussi, dans ce mouvement de mise en valeur de l’artisanat américain – une économie en pleine croissance qui valorise le travail des fabricants indépendants locaux, des auto-entreprises et des petites structures familiales.

Photo : Mayer Tawfik

Dans cette logique, l’upcycling, le fait-main et les modèles uniques faits sur commande connaissent une popularité grandissante depuis 2020.

Photo : Janko Ferlic

Le succès est aussi au rendez-vous pour les produits textiles étiquetés « Made in the USA of imported fabric » (Fait aux USA à partir de tissu importé) ou « Made in the USA of imported yarn » (Fait aux USA à partir de fil importé). Cette catégorie est d’autant plus recherchée par le domaine du Techwear et du Healthwear qu’elle peut directement faire grimper le nombre d’exportations. Ces produits polyvalents regroupent principalement des textiles industriels résistants, des matériaux spécialisés adaptables, des produits non tissés respirants et confortables et des tissus médicaux renfermant des ingrédients actifs conçus pour accélérer la guérison.

Autre marché en expansion : celui des vêtements intégrant une protection solaire UPF (Ultraviolet Protection Factor), qui se distinguent des vêtements ordinaires par leur indice élevé de protection contre les ultraviolets. L’UPF mesure la capacité d’un vêtement à empêcher les rayons UV de traverser le tissu. Il dépend de plusieurs facteurs, parmi lesquels le processus de teinture et la qualité du tissu, et notamment son poids, son élasticité, son imperméabilité ou encore la structure du tissage. Rentrent également dans cette catégorie, outre les tissus high-tech traités avec des absorbeurs chimiques d’UV, d’autres matériaux aux propriétés protectrices, tels que le coton écru, le denim, la laine à tissage dense et les matières synthétiques brillantes.

L’essor des marchés du Techwear, du Healthwear, de l’Activewear et de l’Athleisure coïncide avec le savoir-faire technologique des États-Unis, qui a valu au pays de se hisser à la deuxième place de l’Indice mondial de l’innovation en 2023. En parallèle, alors que le monde se digitalise chaque jour un peu plus, l’influence des réseaux sociaux sur le comportement des consommateurs les incite à affirmer leur style à travers des pièces mode fortes résultant d’un choix plus réfléchi. L’utilisation de diverses technologies dans l’univers de la mode gagne en popularité, repoussant ainsi les limites de la fabrication, de la production et du marketing, et repensant la façon de porter les vêtements. Les entreprises textiles américaines les plus avancées s’appuient sur la science des fibres pour développer de nouveaux tissus innovants en laboratoire. D’autres marques de vêtements américaines de premier plan se concentrent sur la mise au point de produits écologiques afin d’ouvrir la voie à des pratiques plus propres et plus responsables. On peut par exemple citer le cuir cultivé en laboratoire, les tissus d’origine biologique, les produits vegan, les matériaux capables de réguler l’humidité, le jersey double brossé, le Tencel, les microfibres provenant de bouteilles en plastique recyclées, la laine recyclée et les matières synthétiques recyclées, en particulier le polyester et le nylon.

Photo : Ethan Bodnar

En outre, les matières transparentes, le lin, le molleton, le coton biologique et la fibre d’ortie connaissent aussi un regain d’intérêt. L’importance de ces matériaux est d’autant plus grande qu’ils rééquilibrent les dynamiques entre éthique, tendances et longévité. Ils réinventent également la construction textile en faveur de pièces plus faciles à porter et démontrent que la technologie peut se montrer durable et servir les intérêts de consommateurs toujours plus éco-responsables.

Écrit par Celine Khawam, Consultante en Études Mode et Textile

À suivre de (très) près

Notre sélection des marques qui font parler d’elles sur le marché américain

Womenswear / Casual / Formal
Chiffre d’affaire annuel de 5 à 6 million d’euros
Luxe

Jonathan Simkhai, marque du créateur éponyme, a vu le jour en 2010. D’abord consacré à la mode féminine, le label a été très vite salué pour ses créations novatrices, plaquant sur des silhouettes féminines les codes des costumes d’homme.

En 2015, Jonathan Simkhai remporte le CFDA/Vogue Fashion Fund et participe pour la première fois à la Fashion Week de New York. Il fait depuis partie des noms récurrents de l’événement.

Installée à West Hollywood, en Californie, la marque emploie entre 25 et 100 personnes, pour un chiffre d’affaires annuel compris entre 5 et 6 millions d’euros.

Site : https://simkhai.com/

Womenswear / Prêt-à-porter
Casual / Formal
150 million de chiffre d’affaires en 2019
Haut de gamme

L’histoire de Reformation débute en 2009, à Los Angeles. À l’époque une modeste boutique de vêtements de seconde main, la marque s’est rapidement lancée dans la confection de ses propres collections, en mettant toujours l’accent sur l’éco-responsabilité.

Entreprise 100 % neutre en carbone, en eau et en déchets, Reformation s’est fait une place de choix dans le dressing des fans de mode durable désireux de réduire leur impact sur l’industrie de l’habillement.

À ce sujet, l’entreprise déclare d’ailleurs : « En matière d’éco-responsabilité, nous essayons d’avoir une approche aussi holistique que possible. Pour cela, nous prenons en compte la consommation d’eau et d’énergie, l’utilisation des sols, l’écotoxicité, les émissions de gaz à effet de serre, la toxicité pour l’homme, la disponibilité et le prix ».

En 2019, année de son acquisition par Parmira Advisers, la marque a réalisé un chiffre d’affaires de 150 millions de dollars. Ce succès n’est pas sans lien avec la clientèle prestigieuse de célébrités et d’influenceurs de la marque, déjà portée par Rihanna, Alexa Chung, Meghan Markle, Emily Ratajkowski ou encore Bella Hadid.

Site: https://www.thereformation.com/

Womenswear / Menswear
Casual / Formal / Streetwear
Haut de gamme / Luxe

Aimé Leon Dore est un label de vêtements pour hommes fondé en 2014 dans le Queens, à New York. Son créateur, Teddy Santis, n’était pas issu du monde de la mode – c’est donc de ses racines grecques, de sa passion pour le hip-hop des années 90 et de la culture urbaine qu’il s’est nourri pour imaginer sa marque. Composée à l’origine de pièces streetwear repensées sous le prisme du luxe, le label a peu à peu évolué vers un streetwear à la fois urbain et raffiné. 

Aimé Leon Dore a collaboré avec un éventail de marques et de créateurs, dont New Balance, Woolrich et Drake’s. Parmi elles, la collaboration avec New Balance est sûrement celle qui se distingue le plus : lancée en 2019, elle compte aujourd’hui trois collections.

La marque prend désormais un virage international grâce à LVMH, qui a acquis des parts dans l’entreprise, tout en restant un associé minoritaire. Cette intégration à la famille LVMH devrait permettre à la marque de s’ouvrir au marché du luxe à l’international sans pour autant renoncer aux fondements de sa vision créative.

Site: https://www.aimeleondore.com/

Womenswear / Casual / Formal
Distribuée dans 29 pays
Estimée à 194,5 M $ par an

Luxe

St. John Knits International Inc., plus connue sous le nom de St. John, est une marque américaine de mode haut de gamme spécialisée dans les vêtements en maille pour femme. Elle a été fondée en 1962 par Robert et Marie Gray.

Ses bureaux sont installés à Irvine, en Californie, mais sa présence s’étend bien au-delà des frontières américaines. La marque est aujourd’hui vendue dans les 27 boutiques de la marque à travers les États-Unis, mais aussi dans des points de vente spécialisés à travers 29 pays. L’entreprise a construit sa réputation sur ses essentiels en mailles de laine et de rayonne, ses vestes d’inspiration Chanel et ses nombreuses pièces déclinées dans une palette de couleurs primaires.

Le chiffre d’affaires de St. John Knits est estimé à 194,5 millions de dollars par an.

Website: https://www.stjohnknits.com/

Womenswear / Ready-to-wear
Casual / Formal
Distribuée dans +50 pays
Haut de gamme

La marque alice + olivia a été lancée en 2002 par la new-yorkaise Stacey Bendet rejointe, peu après le lancement, par le fondateur de Theory, Andrew Rosen.

D’abord commercialisée chez Barneys en 2002, la marque a connu un succès immédiat qui lui a permis de s’exporter à l’international. Aujourd’hui, elle est vendue dans plus de 50 pays.

Les collections de la marque se composent de robes, de chemisiers, de chaussures, d’accessoires et de lunettes qui se distinguent par leurs couleurs vives. Les prix oscillent entre 190 dollars pour un polo et 1 895 dollars environ pour une robe de soirée en soie.

Website: https://www.aliceandolivia.com/

Womenswear / Menswear
Distribuée dans 37 pays
Luxe

The Row a été créé en 2006 par les sœurs Ashley et Mary-Kate Olsen. La signature de la marque ? Un style intemporel, toujours subtile mais teinté d’irrévérence, qui repose sur des tissus d’exception, des détails irréprochables et des coupes au cordeau.

Installé à New York et disponible dans 37 pays, The Row propose du prêt-à-porter, des chaussures, des sacs à main et des accessoires.

Peu de marques peuvent se targuer d’avoir un souci du détail comparable à celui de The Row. La marque se fournit en effet aux quatre coins du monde afin de dénicher des matériaux de la plus grande qualité. Des plus beaux cachemires aux vestes en cuir les plus douces, chaque pièce se veut le reflet d’un luxe discret et raffiné.

Website: https://www.therow.com/

L’œil de Tranoï

Salon partenaire spécialiste de la jeune création internationale, Tranoï identifie pour vous les marques émergentes aux États-Unis

Tsyrk

Prêt à porter / Womenswear

Instagram →

Tsyrk est une marque de prêt-à-porter féminin dont les créations ajustées, conçues pour dessiner les silhouettes, conjuguent des coupes très féminines et des détails couture. L’univers de Tsyrk est peuplé de rêves, qui prennent la forme d’associations de couleurs mélancoliques, d’éléments en trompe-l’œil, de détails insolites et de pièces polyvalentes habilement pensées.

Fondée en 2021 par Kori Chiang, Tsyrk est à la fois l’incarnation des racines métissées de la créatrice et un hommage à ses deux cultures : asiatique et américaine. Kori Chiang adopte une approche intellectuelle de la création et réinvente les basiques à travers un prisme cérébral et contemporain.

Photo: Tsyrk

La créatrice confie être fascinée par la fantaisie du monde qui nous entoure : depuis que l’idée de Tsyrk a germé dans son esprit, elle a développé une obsession pour les détails originaux, association de références à des objets tangibles du quotidien et du concept contraire de rigidité et d’uniformité. En résulte une esthétique à la fois espiègle et chargée d’ironie. Cet univers onirique se retrouve d’ailleurs dans le nom de la marque, dont la sonorité évoque celle du mot « cirque » dans plusieurs langues.

Picture: Bagtazo

Bagtazo

Accessoires / Chapeaux

Instagram →

Les collections de Bagtazo n’existent qu’en édition limitée. Celles qui ne sont pas entièrement faites main à New York sont confectionnées dans des ateliers et des fabriques disséminés aux quatre coins des États-Unis, mais chaque pièce repasse par le studio de Bagtazo pour être finalisées à la main.

« Mes créations découlent de mon environnement et illustrent mon désir de changer le monde qui m’entoure.
Je fabrique des bijoux et je fais de la photo depuis que je suis toute petite. J’ai grandi dans une petite ville au bord de la mer, au sud de la Californie. Ma mère est originaire des Philippines et mon père vient de l’État de Géorgie mais est d’ascendance irlandaise. Pendant longtemps, j’ai été gardée par une baby-sitter salvadorienne qui m’apprenait l’espagnol. Ces influences plurielles ont façonné la personne que je suis aujourd’hui.

À l’âge de 17 ans, j’ai travaillé dans un magasin d’articles de surf, Kanvas by Katin, où le propriétaire coupait et cousait des maillots de surf sur mesure. Je l’aidais à organiser les patrons et j’y ai appris à couper du tissu à la main. Après cette expérience, j’ai continué de travailler dans la mode et me suis installée à Los Angeles où j’ai appris le développement et la production dans l’industrie de l’habillement. À Los Angeles, je me suis inscrite en double licence philosophie et anthropologie visuelle à l’université de Californie du Sud. En parallèle de mes études, j’ai continué à travailler en coulisses dans le développement et la production des créations de différentes marques, ce qui m’a permis de construire une carrière de plus de 20 ans dans ce domaine. Aujourd’hui, je vis à New York et mes proches m’appellent Coco. Vous pouvez m’appeler comme ça aussi. »

Une promesse de fabrication

« Tout ce qui est confectionné hors des murs de mon atelier est confié à des personnes qui sont, à mes yeux, essentielles à Bagtazo. Je suis fière de faire du Made in USA et de travailler avec un réseau de petites entreprises pour rendre cela possible.

Travailler avec des fabricants américains me tient à cœur parce que je suis convaincue que ces personnes sont le ciment de notre société et de notre économie. Je suis aussi écologiste depuis mon enfance. C’est pour cette raison que je travaille avec des matériaux provenant de sources traçables et que je m’efforce de rendre mon entreprise aussi éco-responsable que possible. Bagtazo évoluera sûrement au fil des années, mais mes convictions resteront. Faute de mots mieux adaptés, je m’en fais la promesse à moi-même mais aussi à toutes les personnes qui travaillent avec moi et à tous les clients de Bagtazo, pour toujours et à jamais. » Coco

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