GLOBAL EVENTS FOR FASHION PROFESSIONALS​

GLOBAL EVENTS FOR FASHION PROFESSIONALS​

3 questions à…Victoire Satto

Victoire Satto est la co-fondatrice de la plateforme The Good Goods, premier media francophone sur la mode écoresponsable

A la fois médecin, passionnée de mode et engagée dans l’écologie, Victoire Satto a cofondé avec son frère Thibault la platefome the Good Goods, premier media francophone sur la mode écoresponsable. Scientifique de formation, elle prône notamment le développement d’une mode régénérative dont elle nous dévoile ici le concept. Avant d’en décliner tous les atouts au cours du webinar du 17 février* entièrement dédié à l’éco-responsabilité.

A quels objectifs répond la plateforme The Good Goods ?

Nous sommes un media 100% digital avec une approche singulière. Positive et non punitive, à la fois mode et écologique. Notre volonté ? Présenter de façon simple l’ensemble des informations liées à la transition écologique sans perdre de vue que la mode est, aussi, affaire de plaisir. The Good Goods n’est pas un média politique. Les choix appartiennent à nos lecteurs (trices) mais nous réunissons les éléments-clé pour qu’ils puissent agir en toute conscience. Nous avons notamment mis à disposition un référencement des marques responsables, connecté à une carte interactive. Cet annuaire nous a demandé un travail d’enquête très important, avec la mise en place de onze critères de sélection pour les labels retenus : savoir- faire, inclusivité…

Quel état des lieux faites-vous de la mode écoresponsable aujourd’hui ?

Selon moi, tout a commencé en 2013 avec la catastrophe du Rana Plaza, qui a suscité l’indignation sans déclencher d’actions tangibles car les marques n’étaient pas prêtes. La prise de conscience a, ensuite, régulièrement progressé et la pandémie a marqué un vrai tournant. Les consommateurs ont eu le temps d’ouvrir leurs placards et constater une profusion de vêtements totalement inutile. Rappelons que nous portons en moyenne 30% seulement de nos vestiaires ! Par ailleurs, des scandales comme celui des Ouïghours ont participé à accroître la défiance envers la filière mode. Neuf personnes sur dix considèrent aujourd’hui qu’une marque ne devrait exister que si elle a une Raison d’Être forte ; à savoir habiller chaudement, durablement, esthétiquement. On assiste à une transition qui s’accélère avec un abandon progressif de pratiques du XXème siècle, comme la multiplication des collections et des défilés. Beaucoup de créateurs ralentissent le rythme et se recentrent sur l‘essence de leur travail. Les marques -de luxe comme de mass market- sont de plus en plus nombreuses à revendiquer des objectifs ambitieux en termes d’éco responsabilité. Les cinq prochaines années seront une période de « test and learn », propice à la recherche & développement avec un effort collaboratif sans précédent. Et pour la première fois, un dialogue entre mode et science…

Vous vous intéressez notamment à la mode régénérative ; présentez-nous ce concept.

C’est une façon de considérer le vêtement dans l’intégralité de son cycle de vie. Il s’agit d’un processus vertical et collaboratif, qui part du cultivateur et de la matière première jusqu’à la biodégrabilité du vêtement. Selon ce concept, une marque doit se réapproprier l’ensemble de sa chaine de valeur : le respect du cycle de la plante ; le travail de la matière première (filée, tissée et teinte selon des méthodes biologiques) et la fabrication du vêtement selon un principe d’éco design, avec le moins de chutes possibles par exemple. Un vêtement que l’on pourra décomposer pour le recycler efficacement, ce qui exige une réflexion pour tous ses éléments. Les rivets, les fermetures éclair doivent, par exemple, se démonter pour être facilement recyclables. La mode régénérative se fixe pour ambition de créer un vêtement biodégradable, dont une partie enrichira la terre tandis que le reste sera recyclé. Il s’agit d’une révolution écologique mais aussi sociale car elle va apporter aux ouvriers davantage de justice sociale, d’autonomie, des formations indispensables … Enfin, c’est une formidable opportunité pour les entreprises de redéfinir leur rôle et leurs engagements.

*Pour en savoir plus, enregistrez-vous et suivez le Digital Talk «  La mode régénérative : et si on regardait le changement climatique au-delà de la durabilité ?», le mercredi 17 février à 14h, pendant le Digital Show de Première Vision Paris.

Avec VICTOIRE SATTO Co-founder & EIC The Good Goods, Host of the podcast ON(WARD) FASHION
ARIZONA MUSE Activist, Sustainability Consultant, Model
NINA MARENZI Founder & Director The Sustainable Angle & Future Fabrics Expo
ELISABETTA BARONIO CSR & Sustainability Manager, Timberland EMEA

En savoir +
S’enregistrer

En savoir + sur le Digital Show et découvrir la programmation complète des talks

Article précédent Regards sur l’Afrique Article suivant COUPS DE COEUR P/E 22 : Aisance sensuelle