« Nous nous sommes totalement transformés » Gilles Lasbordes Le - Première Vision Paris - Denim Première Vision - Made In France Première Vision - Blossom Première Vision
Les 30 juin et 1er juillet prochains Première Vision organise Fashion Rendez-vous, un événement « retrouvailles » entre exposants et visiteurs dans l’enceinte du Grand Palais éphémère qui rouvrira ses portes sur l’esplanade du Champs de Mars. À quelques jours de l’événement, Gilles Lasbordes, directeur général de Première Vision revient sur le bilan de l’année écoulée et les transformations opérées par le Groupe pour renforcer son offre digitale, tout en dessinant quelques pistes d’avenir.
Comment Première Vision a-t-il traversé cette crise inédite qui impacte la filière mode dans son ensemble ?
Dans l’impossibilité d’organiser des salons physiques, nous avons concentré nos efforts sur la digitalisation de nos services, accélérant notre processus de transformation numérique. Dès 2018, nous avions développé une Marketplace pour permettre aux fabricants d’exposer leur catalogue produits et accompagner les acheteurs dans leur recherche matières. Tous les exposants ont ainsi la possibilité de présenter en ligne leur collection, en communiquant des détails techniques et stylistiques via des fiches d’identité produit. Depuis le début de la pandémie, le nombre de visuels présents sur la plateforme a explosé : le catalogue concentre aujourd’hui 50 000 références. Les acheteurs ont la possibilité de découvrir plus de 25 000 tissus.
Quelles stratégies avez-vous adoptées pour accélérer la digitalisation de votre offre ?
Nous nous sommes totalement transformés. Nous avons développé de nouvelles fonctionnalités pour favoriser et fluidifier la prise de contact et la mise en relation entre fournisseurs et acheteurs, avec la possibilité pour ces derniers de commander le plus facilement possible des échantillons matière.
Nous avons restructuré notre offre de décryptage des tendances en publiant des articles analytiques illustrés avec des sélections produits ainsi que des vidéos dans lesquelles le tissu est pris en main, ce qui permet aux acheteurs d’appréhender son tombé et son mouvement. L’équipe mode de Première Vision effectue un travail d’éditorialisation et d’information pour aiguiller les marques dans leurs recherches, misant sur des parti-pris stylistiques mais aussi en termes d’innovation et d’éco-responsabilité. Tous les contenus se retrouvent sous la bannière « Magazine » de notre site qui réunit désormais tous nos salons.
Pour maintenir le lien avec notre communauté, nous avons également organisé des webinars et diffusé des podcasts. Lors du salon digital de février dernier, 500 000 pages ont consultées depuis 110 pays à travers le monde, preuve que la mutation digitale est en cours.
Pour renforcer cette offre, nous projetons d’organiser des rendez-vous mensuels autour de thématiques tendance ou de focus produits, une manière d’actualiser régulièrement nos décryptages.
De quelles manières prévoyez-vous de renouer avec les événements physiques ?
Notre calendrier de reprise démarre le 30 juin avec un rendez-vous Première Vision exclusivement physique. L’idée est de permettre aux acteurs français (et des pays limitrophes) de la filière de se rencontrer à nouveau avant la tenue d’évènements plus internationaux en septembre. Tous les métiers seront représentés : tisseurs, tanneurs et fabricants d’accessoires. Plus de 200 exposants seront présents pendant ces deux jours.
Comment se dessine chez Première Vision l’hybridation entre monde réel et virtuel ?
Un certain nombre de nos salons seront en effet hybrides tels que Première Vision Paris et Première Vision Denim, d’autres se tiendront uniquement en présentiel comme Première Vision New York.
L’offre digitale mise en place en parallèle des évènements physiques permettra aux acheteurs de préparer au mieux leur venue mais aussi de poursuivre leurs recherches en ligne après leur passage sur site. L’idée est d’offrir le meilleur des deux mondes dans une optique d’omnicanalité. Si certains acheteurs ne peuvent pas voyager du fait des restrictions sanitaires, ils auront également la possibilité de suivre à distance les évènements, avec des outils digitaux désormais optimisés.
Dans ce contexte d’urgence écologique, quelles sont les mesures phares initiées par Première Vision en matière d’éco-responsabilté ?
La matière est au cœur des préoccupations éco-responsables des consommateurs. À Première Vision nous avons pour mission d’accompagner les fabricants et acheteurs sur ces questions-là, c’est une grande responsabilité.
En 2014, nous avons initié le programme « Smart Creation » pour valoriser les initiatives de nos exposants en matière d’éco-responsabilité. Nous réalisons également un travail de veille pour repérer de nouveaux acteurs qui mettent au point des matières alternatives ou de nouvelles fibres recyclées. Sur notre Marketplace, nous proposons un filtre de recherche pour permettre aux acheteurs de sélectionner des produits certifiés et labélisés. En parallèle, nous avons opéré un gros travail d’analyse et de vérification de ces certifications.
La crise sanitaire et économique a accéléré certaines mutations déjà en cours. Comment voyez-vous se profiler l’avenir de la filière mode ?
Pour les entreprises, la maîtrise de la supply chain est un enjeu capital. D’où vient un vêtement ? Comment a-t-il été fabriqué, par qui et dans quelles conditions ? Les consommateurs sont en quête de transparence, l’industrie de la mode n’a pas d’autre choix que d’opérer une levée de voile sur ses méthodes de production et son approvisionnement matière.
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