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Les critères du programme ‘a better way’ #4 : Composition des produits/procédés


Catalyseur de connexions, d’échanges, et de découvertes, Première Vision est depuis près de 50 ans un hub de l’amont de la mode. Le salon s’engage à travers son nouveau programme ‘a better way’ à accompagner la transformation de la filière, en partageant des clés d’analyses des performances environnementales et sociales des exposants du salon.

La démarche s’articule en 5 critères : Initiatives sociales, Impact des sites de production, Traçabilité, Composition produits / procédé, et Durée et fin de vie du produit fini. 5 questions s’appliquent à chacune de ces thématiques afin d’attester de la robustesse de la gestion de ces sujets clés.

Découvrons ensemble aujourd’hui les caractéristiques couvertes par le pilier traitant de la composition des produits.


1. Certifications GRS / GOTS / RWS / FSC / LWG

Ce premier critère est fondé sur la présence d’au moins 30% de la collection textile certifiée GRS / GOTS / RWS / FSC, ou sur l’obtention d’un certificat LWG pour les tanneries. GRS, Global Recycled Standard, peut s’appliquer à différents types de matériaux recyclés tels que les textiles, plastiques, cuirs, ou métaux. Cette certification assure la traçabilité de la chaîne de valeur, et atteste de la présence de 20% minimum de matière recyclée.

Elle examine également les aspects environnementaux comme l’encadrement des substances chimiques, la gestion des déchets et de l’énergie, le traitement des eaux usées, ainsi que des critères sociaux tout au long de la chaîne de valeur.

GOTS , Global Organic Textile Standard, certifie des produits issus de l’agriculture ou élevage biologiques, interdisant l’emploi d’OGM, de pesticides de synthèse, insecticides, ou herbicides. Il garantit la présence d’au minimum 70% de fibre biologique dans le produit fini. La certification encadre tout au long de la chaîne de valeur l’usage de produits chimiques du nettoyage des fibres au finissage, la consommation d’eau et d’énergie, la gestion de déchets et des eaux usées, garantissant ainsi une bonne performance environnementale et une innocuité optimale pour les travailleurs et les consommateurs. GOTS s’assure également du respect et de l’amélioration des conditions de travail selon les critères de l’Organisation Internationale du Travail.

RWS, Responsible Wool Standard, est la certification la plus largement retrouvée pour attester de la bientraitance animale dans les élevages de moutons, et d’une chaîne de valeur responsable et traçable jusqu’au produit. Elle a pour objectif d’identifier et de promouvoir les bonnes pratiques des éleveurs, au travers du respect de l’animal tout au long de sa vie, et de la gestion raisonnée des terres, en veillant à la santé des sols et à la biodiversité. Elle s’accompagne également de critères sociaux.

FSC, Forest Stewardship Council, définit des exigences afin de promouvoir la conservation et la restauration des forêts, d’entretenir la biodiversité, de respecter les droits des travailleurs et des peuples autochtones. FSC a pour objectif de créer une valeur ajoutée économiquement viable pour les populations locales. La chaîne de contrôle FSC permet la traçabilité sur toute de la chaîne de production.

LWG, Leather Working Group, distingue les tanneries responsables, en évaluant de nombreux paramètres de gestion environnementale. Elle passe en revue la traçabilité des peaux jusqu’à l’abattoir, le contrôle des substances chimiques et des métaux lourds réglementés, l’évaluation de l’énergie, la mesure de la consommation d’eau, la gestion des émissions atmosphériques et sonores, le management des déchets solides et le traitement des effluents, l’évaluation de la responsabilité sociale et des risques de santé et sécurité sur les sites de production.

2. Matières recyclées et règlement Reach

Le recyclage a pour objectif de limiter l’emploi de fibres vierges, pour minimiser l’empreinte environnementale et préserver les ressources. ‘a better way’ interroge les exposants de Première Vision sur la présence d’au moins 30% de matières recyclées en collection.

Ces matières peuvent provenir de différents gisements : textiles et cuirs pré-consommation, issus de la phase industrielle (production de fibre, filament, tissage, tricotage et chutes de coupes) ou de produits finis invendus, textiles post-consommation, provenant de la collecte de vêtements usagés, ou de déchets de production plastique, bouteilles en PET, filets de pêche.

Les produits doivent également être en conformité avec le règlement REACH, mis en place par l’Union Européenne pour mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques liés aux substances chimiques. Les substances sont qualifiées en différents groupes impliquant une restriction de l’usage, une demande d’autorisation ou une communication spécifique.

3. Analyse de Cycle de Vie

L’Analyse de Cycle de Vie permet d’évaluer les impacts environnementaux, tout au long du cycle de vie d’un produit. Encadrée par les normes ISO 14040 et 14044, c’est une approche multi-étapes, de l’extraction des matières premières à la fin de vie du produit, et multicritères, en examinant les différentes catégories d’impacts tels que les effets sur le climat, la biodiversité et les ressources, etc. Elle nécessite une bonne traçabilité et une profonde connaissance de sa chaîne de valeur, afin d’avoir des données fiables et robustes lors de l’inventaire du cycle de vie. L’analyse et l’interprétation des résultats ont pour objectif d’établir un plan d’action dédié, pour réviser les choix de conception, production ou distribution afin de diminuer les impacts.

4. Absence de substances dangereuses / Cuirs en tannage metal-free

Les textiles, cuirs et composants accessoires peuvent nécessiter l’utilisation des substances chimiques lors des multiples étapes de transformation.

‘a better way’ questionne les exposants sur l’assurance d’absence de résidus de substances dangereuses (substances chimiques, pesticides, métaux lourds…) testés et vérifiés par un laboratoire indépendant externe. Deux certifications sont également prises en compte, Oeko-tex Standard 100 certifiant l’innocuité du produit, au travers de l’analyse des substances réglementées et non réglementées pouvant être nocives pour la santé humaine, et l’EU Ecolabel, encadrant les substances dangereuses pour l’environnement et pour la santé, attestant de la réduction de la pollution de l’air et de l’eau durant la production des fibres, et garantissant des qualités de durabilité physique des textiles.

Côté cuir, les exposants sont interrogés sur l’utilisation de tannage metal-free. Ces tannages peuvent être d’origine végétale, synthétique ou mixte, solution de tannage innovante associant tannins végétaux et de synthèse. La concentration maximale de métaux autorisée est de 0,1% du poids du cuir fini.

5. Matières alternatives émergentes et bientraitance animale

Deux fibres représentent à elles seules 76% de la production mondiale, le polyester et le coton. Aujourd’hui de nouvelles fibres, ou le développement d’historiques permettent la diversification des ressources afin de minimiser les impacts environnementaux, et amoindrir la pression sur les terres cultivées. Plusieurs typologies de matières alternatives à plus faible impact entrent dans cette catégorie.

Les fibres libériennes, lins, chanvres, et orties présentent des caractéristiques environnementales communes. Ces cultures ne nécessitent pas d’irrigation sauf en cas de gros stress hydrique, des intrants minimes, et permettent une rotation des cultures pour favoriser l’activité naturelle des sols et les renforcer.

Les synthétiques biosourcés sont obtenus à partir de biopolymères issus de la transformation de ressources naturelles renouvelables. Les molécules sont extraites de la biomasse pour former ces matériaux de synthèse. La structure d’un biopolymère est similaire à son équivalent issu de pétrochimie, c’est uniquement la source de la matière première qui diffère. Les polyuréthanes, polyesters, polyamides et résines peuvent ainsi être issus d’amidon de maïs, d’huile de ricin, ou résidus de canne à sucre. Plus récemment arrivées sur le marché, une nouvelle génération de fibres met en avant la circularité des ressources en employant des co-produits d’industries agro-alimentaires ou cosmétiques. La cellulose issue de ces résidus de l’industrie d’huile de chanvre, d’agrumes, algues ou ananas sont valorisés en nouvelles fibres, permettant de se substituer aux ressources cellulosiques vierges.

Enfin, les exposants sont encouragés à valoriser les initiatives de bientraitance animale. Les élevages responsables peuvent partager leur alignement aux 5 libertés animales : l’absence de faim, de soif ou de malnutrition, l’absence d’inconfort, l’absence de douleurs, blessures ou de maladies, la liberté d’exprimer les comportements propres à l’espèce, ainsi que l’absence de peur, de détresse ou de stress thermique. La pratique du mulesing est interdite (mesure chirurgicale préventive consistant à retirer une partie de la peau pour éviter la ponte de parasites).


La composition des produits, le choix des matières premières, sont au cœur du développement d’un article, tout autant qu’ils sont au cœur de la performance environnementale. Des choix de conception peuvent permettre de favoriser la durabilité physique des produits, leur réparabilité ou leur recyclabilité.

Ces paramètres relatifs à la dernière étape du cycle de vie produit seront traités dans le prochain pilier “a better way”, qui partagera avec vous les exigences fixées par le programme quant à la durabilité et fin de vie du produit fini.

Pour en savoir plus sur le programme ‘a better way’ et découvrir les 5 critères en détails :

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