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Denim World Tour Épisode #1 : Japon

Avec son histoire séculaire mêlant tradition, art et savoir-faire, le denim japonais reste hautement désirable, se distinguant par son extrême qualité et sa durabilité.

Le japon est encore aujourd’hui une véritable plaque tournante du denim. La qualité, la recherche et la créativité sont les principales caractéristiques de la tradition textile du pays, et de nombreuses marques et spécialistes denim sont prisés pour leurs qualités uniques.

Une histoire en bleu

L’histoire du denim japonais remonte aux années 1600, lorsque les premiers tissus de coton ont été teints avec la teinture indigo traditionnelle.

Dans les districts d’Okayama, la production de coton et les teintures indigo ont joué un rôle essentiel dans l’industrie textile japonaise.

Le district de Kojima, en particulier, était une véritable plaque tournante du denim et, au XIXe siècle, un important producteur de vêtements de travail et d’uniformes scolaires en jean.

Mais ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que les blue-jeans sont apparus au Japon, et que les histoires du Japon et de l’Amérique se sont mêlées. Dans les années 60, l’influence de la culture pop américaine a révolutionné les habitudes de la nouvelle génération japonaise. Les jeunes Japonais, fascinés par les stars du cinéma américain, le jazz et le rock’n’roll, ont fait du jean un symbole de mode avant-gardiste et cool. Mais plus les jeans importés devenaient populaires, plus ils étaient chers et difficiles à trouver dans les boutiques locales.

Cette influence a stimulé l’expérimentation et le développement du denim dans les industries japonaises, notamment la teinture à l’indigo. La tradition de teinture à l’indigo au Japon est unique puisqu’elle fait pénétrer entièrement le pigment au cœur de la fibre de coton, alors que les fils du tissu denim américain n’étaient que partiellement teints, laissant un centre blanc.

En 1964, une importante usine de Kojima a entrepris de fabriquer sa propre ligne de jeans, mais les premières tentatives ont échoué. C’est finalement en 1967 que la marque américaine Big John créa les premiers jeans jamais produits au Japon, en utilisant un tissu de Cone Mills.

Quelques années plus tard, en 1972, la société Kurabo décide de créer son propre tissu denim, le KD-8, dont le nom indique l’usine de fabrication et le nombre d’essais qu’il leur a fallu pour arriver au produit final. Cette première toile denim a été produite sur d’anciens métiers à tisser d’Okayama.

Les influences culturelles américaines ont continué à stimuler la production et l’expérimentation du denim au Japon, conduisant les entreprises à développer des installations intégrant le tissage, la teinture et la fabrication. Seules quelques entreprises ont choisi de continuer à travailler avec une chaîne de production séparée.

Aujourd’hui, la production de denim au Japon reste un symbole de haute qualité, offrant du denim premium, l’un des plus recherchés au monde. 

Le savoir-faire du denim japonais

Au-delà de leur qualité, ce qui caractérise les tissus denim japonais sont leur savoir-faire unique et leurs spécificités. Le Japon est particulièrement réputé pour ses denims bruts (denim non lavés) et ses denims selvedge, ainsi que pour un travail minutieux, du choix des accessoires aux finitions.

En outre, les jeans signature japonais sont généralement fabriqués à partir de coton premium. De nombreux fabricants utilisent un coton à longue fibre, ce qui permet d’obtenir un tissu de grande qualité, comme le coton du Zimbabwe. Cependant, aujourd’hui, de plus en plus de jeans sont fabriqués en mélangeant le coton avec d’autres fibres, comme le chanvre ou le lin, tout en continuant à maintenir un très haut niveau de qualité.

Le denim japonais est avant tout connu pour son denim selvedge (également appelé selvage).

Dérivé de “self-edge”, ce nom fait référence à l’extrémité naturelle d’un rouleau de tissu qui, lorsqu’il est transformé en jean, empêche le tissu de se défaire et lui confère un aspect net.

Les jeans selvedge doivent être fabriqués à l’aide de métiers à navette traditionnels. La trame est passée d’avant en arrière sur la longueur du rouleau, et le tissu fini présente une bordure colorée, visible lors de l’ourlet.

La production de denim selvedge est plus coûteuse, car la largeur du tissu ne peut être que la moitié de celle du denim non selvedge. Il en résulte un tissage plus serré, plus dense, avec quelques imperfections le long du tissu. Les bords sont combinés avec une finition tissée serrée, typique du selvedge et visuellement reconnaissable par le bord de couleur caractéristique.

Le pigment bleu

De nos jours, la quasi-totalité de la teinture à l’indigo se fait de manière industrielle, avec des alternatives chimiques utilisées pour imiter le pigment indigo.

Cependant, à l’origine, le denim était teint à la main avec de l’indigo naturel, un pigment bleu obtenu par la fermentation des feuilles de l’indigotier. Ce procédé, appelé teinture aizome, est profondément lié à la tradition japonaise et est encore pratiqué dans quelques endroits du pays.

Aujourd’hui, la technique de teinture japonaise caractéristique est appelée teinture à la corde, qui crée avec le temps un effet de décoloration naturel sur le tissu. Les fils sont plongés dans de l’indigo naturel, en alternant successivement bains et oxydation.

Le pigment ne pénètre pas complètement dans les fibres grâce à la courte durée de la teinture. Comme le colorant ne sature pas complètement le cœur du fil, celui-ci reste blanc au centre. On obtient ainsi un fil partiellement teint qui s’estompe mieux et plus rapidement qu’un fil entièrement teint. Au fil du temps, lorsque la teinture t’atténue, le denim présente petit à petit des marques d’usure à l’usage.

Le denim japonais aujourd’hui

Aujourd’hui, de nombreux fabricants de denim sont hautement spécialisés dans les processus de fabrication, avec des travailleurs exceptionnellement qualifiés, capables de trouver des moyens de développer de nouveaux tissus grâce à plusieurs types de teintures, de tissages et de finitions. De nombreuses usines continuent de teindre à la main de manière traditionnelle, ou utilisent une variété de métiers à tisser, des métiers à grande vitesse jusqu’au métiers à navettes traditionnels de denim selvedge.

L’industrie manufacturière est florissante, et de nombreuses entreprises, petites et grandes, notamment Kurabo, Kuroki, Kaihara et Nihomenpu, continuent de produire des denims uniques et de fournir des marques dans le monde entier.

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