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Savoir-faire cuir : Des innovations pour un cuir éco-responsable

Conscient de l’enjeu de valoriser les qualités vertueuses du cuir, Première Vision s’appuie sur son expertise de la filière pour accomplir son projet de définir les critères d’un sourcing plus respectueux de l’environnement en vous présentant les innovations éco-responsables du secteur cuir.

La filière cuir à l’heure de l’éco-responsabilité

Parce que chaque saison, les innovations à vocation éco-responsables évoluent et se diversifient, Première Vision se place comme un acteur clé pour accompagner et faciliter le sourcing des acheteurs du secteur tout en soutenant et mettant en avant les initiatives durables de ses exposants.

Si les différentes techniques de tannage pour parvenir à un cercle plus vertueux sont souvent évoquées, les autres options s’élargissent et impactent chaque étape de la chaîne de production. En optimisant une approche globale d’entreprise, la sélection de nouveaux cuirs d’animaux ou encore en proposant de nouvelles alternatives au cuir conventionnel, il est désormais possible de privilégier ces options en fonction du produit recherché.

Retrouvez grâce à notre sélection de cuirs présents sur la Marketplace Première Vision, les différentes pistes proposées par les exposants pour développer vos collections dans une approche plus durable. 

Les engagements éco-responsables des entreprises du cuir

Parmi les tanneurs qui communiquent sur leurs engagements, l’entreprise Dani a mis en place plusieurs actions concrètes pour aboutir à des pratiques plus vertueuses. Leur démarche concerne le produit, leur service R&D ainsi que les valeurs portées au sein du groupe. La tannerie Dani peut ainsi se targuer de l’obtention des certifications « Empreinte carbone », « Environmental Product Declaration » et du process « EPD » avec pour finalité la mesure et le contrôle de leur impact environnemental.

L’entreprise a aussi obtenu une accréditation LWG gold rated, équivalant au plus haut niveau de certification, qui assure un audit sûr et valide pour une production durable et responsable du cuir. La peau provient d’animaux traçables. La graisse de la peau est retirée avant la phase de chaulage : une innovation qui réduit considérablement la consommation d’eau et de produits chimiques. Ce cuir de vachette de chez Dani présenté pour le Printemps-Eté 22, à la fois souple et à la main pleine, s’imagine notamment en maroquinerie pour de grands cabas par exemple.

Les cuirs de chez Badia détiennent également l’accréditation LWG. Les deux produits illustrés bénéficient des mêmes critères environnementaux d’entreprise tout en se révèlant bien distincts avec un cuir d’aspect lisse et soyeux et un second grainé.

Chez Riba Guixa, les cuirs sont certifiés LWG et ZDHC. La certification de conformité ZDHC signifie « Zero Discharge of Hazardous Chemicals » et s’attache à prouver que les formulations chimiques en vigueur dans la production d’un article ne contiennent aucune des substances incriminées. L’objectif étant de chercher à éliminer complètement les produits chimiques dangereux des cuirs.

L’agneau de chez Riba Guixa présenté ici se caractérise par sa souplesse et son poids léger tout en regorgeant de propriétés : impact chimique réduit, éco-traçable et eco-waterless.

Les nouveaux cuirs issus de l’agro-alimentaire

Étape cruciale dans la production du cuir, la traçabilité de l’animal recoupe plusieurs questions inhérentes à la démarche d’éco-responsabilité et s’aligne avec l’appétence toujours plus forte des consommateurs pour la transparence. Il s’agit en premier lieu de connaître la provenance de l’animal, mais aussi d’assurer des conditions d’élevage dignes pour l’animal ainsi que de contrôler les étapes de transformation de la peau.

La question du choix de l’animal est donc centrale. Et là encore, la réponse n’est pas unique mais se doit d’être choisie avec précision en fonction du produit final recherché.

De nouvelles pistes apparaissent en proposant une plus grande diversité d’animaux. Souvent issus de l’industrie agro-alimentaire, ces animaux concilient à la fois la quête de traçabilité, ce qui constitue également une option durable en recyclant la matière première.

Les cuirs marins transformés

C’est le cas par exemple de la société Ictyos qui transforme les peaux de poisson, issues majoritairement de l’industrie agro-alimentaire, en cuirs marins. Ictyos travaille main dans la main avec les chaîne de restaurant de sushis pour se fournir en peaux.

Cette entreprise située à Lyon priorise les labels Psc* ou Asc* pour s’approvisionner et permet un meilleur contrôle sur l’origine de l’animal. Les peaux de poisson proviennent essentiellement de saumons et d’esturgeons, avec des rendus esthétiques bien spécifiques. En s’apparentant à certaines peaux exotiques, ils représentant une alternative à l’utilisation de reptiles. Avec son motif cartilagineux typique, le cuir d’esturgeon d’Ictyos dévoile une large palette de couleurs allant des bleus et rouges intenses et peut être brillant ou lisse. Il peut servir pour la petite maroquinerie et l’horlogerie. Le cuir de saumon possède quant à lui un grain plus serré et symétrique. A la fois léger, souple et très résistant, ses écailles permettent de jouer sur les nuances chromatiques.

Ces cuirs marins d’exception sont proposés en version matte pour un esprit futuriste, ou irisés pour des versions plus soirée. D’usage très polyvalent, ces cuirs peuvent être développés entre autres sur des chaussures, sacs ou bijoux. Poussant toujours plus loin l’éco-responsabilité, les cuirs d’Ictyos subissent un tannage 100% végétal.

Des peaux de lapin recyclées

La tannerie Cortadoria Leather recycle et crée de la valeur à partir des peaux de lapins provenant de l’industrie agroalimentaire en les transformant en cuir. La fabrication de ce cuir se base sur un nouveau procédé clean, sans chrome, sans biocides, sulfures, formaldéhyde ou autres métaux lourds. Ce procédé assure une utilisation responsable de l’eau et de l’énergie et vise à terme un cycle vertueux à 360° en permettant la biodégradabilité du produit en fin de cycle de vie.

La tannerie peut aujourd’hui se targuer d’une certification Cradle to Cradle de niveau or. Outre ses caractéristiques vertes irréprochables, ce cuir de lapin peut se vanter de caractéristiques esthétiques bien particulières. Très léger et souple, il arbore élégance et raffinement tout en détenant résistance et belle douceur au toucher. En version lisse, sa couleur intense et sa finition subtile trouvera toute sa légitimité pour des gants, chapeaux ou encore articles de maroquinerie d’autant qu’il regorge aussi de performances techniques : il résiste à la lumière, à l’eau et à la sueur. Les versions grainées ou avec des micro-motifs géométriques en surface explorent la matité et seront appropriées à la petite maroquinerie.

Les alternatives au cuir animalier pour les accessoires

D’autres alternatives au cuir animalier se déclinent sur les accessoires et favorisent de nouvelles expressions dans le secteur.

Composé de fines feuilles de bois collées sur un tissu en coton à l’aide d’un adhésif respectueux de l’environnement, Nuo est un matériau breveté qui se révèle aussi souple qu’un cuir qui s’utilise pour la construction des accessoires.

Répondant aux exigences de critères végétaliens, ce produit prône un faible impact environnemental. Le matériau se décline sur différentes épaisseurs avec des utilisations adaptées au produit fini. La version la plus fine – 0,65mm – sert à construire des articles de maroquinerie, voire des vêtements. Pour les chaussures, le matériau doit être renforcé et l’épaisseur est doublée. Il existe également une version collée avec un papier kraft, idéale pour le thermoformage en 3D, comme les couvertures de téléphones portables ou le moulage de tableaux de bord ou de panneaux de porte pour les voitures. Les coloris et les motifs peuvent varier en fonction du modèle et sont facilement déclinables.

Des cuirs alternatifs à retrouver sur la Marketplace

Poursuivez-vous votre approfondissement sur les nouvelles approches durables dans le cuir en lisant notre article sur le savoir-faire dédié aux différents types de tannage. 

ASC * : Le ASC pour « Aquaculture Stewardship Council « est un label international créé en 2010 pour les poissons issus de l’aquaculture durable. Cette certification garantit que le poisson a été produit dans le respect de l’environnement et dans de bonnes conditions de travail.

MSC * : Le MSC pour « Marine Stewardship Council » est un label international créé en 2000 attestant que les produits de la mer ont été pêchés durablement, en respectant les stocks de poissons et les écosystèmes marins, en s’inscrivant dans un principe de durabilité et de respect de l’environnement.

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