PV x The Interline : l’interview de Gilles Lasbordes Le - Première Vision Paris
The Interline, magazine en ligne consacré aux dynamiques qui lient mode et technologie, vient de publier la toute première édition du Sustainability Report en collaboration avec Première Vision. Cette étude revient sur la volonté d’une mode plus durable et le besoin d’outils et de solutions adaptés pour relever le défi de l’éco-responsabilité. Dans une tribune à retrouver en introduction, Gilles Lasbordes, directeur de Première Vision, apporte son regard sur le sujet.
Gilles Lasbordes
Directeur de Première Vision
Depuis plus de 50 ans, Première Vision joue un rôle essentiel au sein de l’industrie de la mode, en organisant des salons d’envergure qui réunissent dans un même lieu marques, fournisseurs de matériaux et fabricants venus des quatre coins de la planète. Ce n’est donc pas une surprise si c’est dans ces lieux que sont développées les collections de demain, que se nouent des relations de confiance et que s’ouvre le champ des possibles :
en bref, ce qui fait l’essence même du marché de la mode. Mais c’est là également que naissent la majorité des débats, des enseignements et de l’action mis en place pour affronter les défis qui s’imposent au secteur. Au premier rang de ces défis, celui l’empreinte environnementale et sociale de la mode, et des façons de la cartographier, de la mesurer et de la gérer.
Gilles Lasbordes, Directeur de Première Vision
« L’éco-responsabilité est cœur de la stratégie des marques, des fabricants et des représentants des ateliers qui participent à nos salons, que ce soit en France, en Europe, aux États-Unis ou en Chine. »
La même dynamique se remarque du côté des consommateurs, qui mettent un point d’honneur à reconnaître la responsabilité de la mode vis-à-vis de ses émissions, de ses déchets et de la qualité de vie de ses travailleurs.
Dans un contexte marqué par une augmentation du coût de la vie et une incertitude économique, les consommateurs de mode concentrent leurs achats sur des marques qui vont plus loin que la simple affirmation de leurs valeurs, en prenant des mesures concrètes pour protéger l’Homme et l’environnement.
En France, à travers l’Europe et dans différents États américains, les autorités ont fait passer des lois visant à réduire l’empreinte non seulement de la mode mais d’autres secteurs industriels. Parmi ces mesures rapidement adoptées et entrées en vigueur, la loi AGEC fait figure d’exemple. Il suffit de regarder autour de soi pour comprendre que l’impact du changement climatique s’opère déjà à toutes les étapes de la chaîne de valeur de la mode : des régions de production entières sont mises en péril, les consommateurs modifient leurs habitudes et les créateurs et les marques repensent leurs gammes.
Gilles Lasbordes, Directeur de Première Vision
« Si l’on ajoute à cette situation la conjugaison de forces économiques et géopolitiques, une conclusion s’impose : l’univers de la mode a besoin de se renouveler. Et cela ne passe pas simplement par une conformité avec une législation ou une exigence de rapports, mais bien par la mise en œuvre de mesures capables de garantir un avenir plus responsable. »
Pour aider à mettre au jour des solutions, Première Vision a lancé en 2023 un nouveau programme à vocation technologique lors de son salon de Paris. Cet été, nous avons donné une dimension nouvelle à ce secteur en en faisant l’une des pierres angulaires du nouveau PV Hub consacré à l’innovation.
En collaboration avec The Interline, nous avons profité de cette plateforme pour ouvrir le dialogue autour de différents sujets : transparence de la chaîne d’approvisionnement, traçabilité, création et prototype 3D, impression numérique, blockchain, digitalisation des matériaux… La réflexion s’est étendue à toutes les solutions et à tous les services technologiques
qui donneront aux créateurs de mode un avantage concurrentiel de taille en leur permettant de s’adapter aux défis qui s’imposent en matière de chaîne d’approvisionnement, de respect de l’environnement, d’éthique et d’omnicanalité.
Aucun de ces sujets ne peut trouver de réponse en un jour, mais Première Vision s’engage à faire avancer le débat sur le long terme. À travers nos salons professionnels et des études comme celle menée ici, nous affirmons notre volonté de mettre en place des plateformes qui verront naître les discussions et les liens qui façonneront l’avenir de la mode. Nul doute que la technologie fera partie de ces discussions, non seulement cette année, mais aussi la prochaine et les suivantes.