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Le Digireal

Une évolution de l’influence entre technologie et réalité.

La saison du Printemps Été 22 se construit et se pense sur de nouveaux territoires où les histoires de Mode explorent une relation ambiguë et poreuse entre les mondes du matériel et du digital. Développer des produits exclusifs pour le web, des animations ou des défilés seulement digitaux, choisir des couleurs en fonction d’un écran ou d’un reflet au soleil dédoublent et transforment nos habitudes et pratiques. S’adapter au monde numérique fut un des défis de ces dernières saisons et un moteur formidable de questionnement et d’évolution des rythmes de la filière.

Face à ces enjeux primordiaux, qui n’exemptent personne, l’amont de la filière se réinvente et complète ses compétences pour répondre créativement à ces besoins. Dans ce contexte faire de la place aux découvertes, aux rencontres fortuites et surtout mettre en marche numériquement la puissance du tactile et de la sensualité, est un challenge excessivement passionnant. C’est dans cette atmosphère que la saison du Printemps été 22 souligne une nette évolution entre le numérique et le tangible. Une recherche d’harmonie qui tend à un apaisement visuel, moins criard, et qui influence la technologie par de nouvelles esthétiques et des développements produits créatifs.

Passé la dédiabolisation de la technologie, tel le robot voleur d’emploi, la relation digital-réalité devient plus complémentaire. Flirtant avec la poétique des humanoïdes, le développement de réponses alliant médecine, science et technologie muent vers plus de subtilités et d’accessibilités. Une confiance nouvelle dans le numérique permet d’y chercher désormais du réconfort, avec une offre fascinante d’applications de bien-être type santé, yoga, méditation et même de psychologues algorithmés… L’AI se spécialise pour améliorer notre vie, stimuler nos connexions avec un téléphone qui a désormais plus une fonction de journal intime que de simple télécommunication.

Sur le plan esthétique le digital se camoufle dans notre vies. Moins discordant et moins voyant, il échappe aux clichés du siècle dernier avec des créateurs qui fantasmaient la technologie et le futur. Aujourd’hui cette ambition ne se conçoit plus comme une combinaison d’astronaute mais se manifeste dans l’invisibilité de performances d’un tissu ou d’un cuir, d’un processus éco responsable …. Les produits ne cherchent pas à attirer l’attention, ils se miniaturisent, se déclinent sur des tons plus doux avec une tendance à enlever le superficiel pour alléger au maximum ces concentrés d’efficacité.

Avec agilité, le digital s’additionne à la réalité par une visualisation interactive et des incrustations transformant nos paysages. Devenu un nouveau miroir, il fait muter nos maquillages, joue avec les lumières et les teintes, et se complète selon les filtres. 180 millions d’utilisateurs en font ainsi l’expérience chaque jour sur une seule application comme Snapchat. Les looks sont repensés pour l’expression carré du web qui mélange alors des looks fantaisies, clinquants contrastant avec les décors ordinaires de chambre ou salle de bains.

Suivant ces évolutions le réel et le digital se fusionnent pour performer la nature avec des matériaux innovants qui s’inspirent du domaine scientifique. Une science au service de la nature pour créer des produits hybrides qui réunissent le meilleur des deux mondes. On peut ainsi perfectionner le travail d’artisanat avec de l’impression 3D à partir de particules de bois, et créer des formes nouvelles, non réalisables en sculpture et bien sûr permettre de limiter les déchets. Les simulations 3D parviennent à combiner les savoirs faires et les recherches scientifiques à fusionner les éléments, et quand elles ne créent pas de nouvelles formules, elles en renouvellent les visuels avec virtuosité. Des innovations qui ouvrent des perspectives formidables en textile et en composant, prêtent à bousculer une industrie de la mode ancestrale.

Enfin cette relation se conscientise, et après la lune de miel de la course au « tout digital » on tend aussi à harmoniser ces usages sur des pratiques d’éco-numérique. Ces connexions qui nous semblent n’exister que sur « la toile », transparentes voir absentes, or des écrans se matérialisent dans des entrepôts, se stockent dans le monde bien physique. Un sms produit de la chaleur, un streaming occupe des m2. Les contours de l’abstraction entre digital et matériel se brouillent, la magie du digital est bien concrète, et s’installe au cœur de nos environnements.

Une nouvelle quête d’équilibre, aux fluctuations dynamiques, engendre des interactions hybrides. Elles prennent tout l’espace de nos quotidiens : entre les écrans professionnels et ceux des loisirs, elles viennent s’étendre à nos utopies, faire évoluer nos aspirations et renouveler nos songes qui changent de couleurs et se peuplent d’avatars heureux. Pour pousser les développements plus loin et offrir des opportunités de recherche et des méthodologies hybridées, le matériel et le digital ont de beaux jours devant eux pour inventer, améliorer et insuffler de nouvelles inspirations pour redessiner notre futur.

Découvrez ici notre premiere décryptage de la saison Printemps-Été 2022 à propos de l’énergie collective. 

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